Les étriers ou les maître-cylindres de freins à prix cassés que vous avez aperçu sur Internet sont-ils vraiment ce que vous croyez ? Probablement pas, comme l’explique Florian Galotte, directeur commercial et technique en charge de Brembo, pour le distributeur français SEMC.
Florian Galotte, directeur commercial et technique de SEMC
Brembo est-il en train de devenir le Rolex de la moto, c’est-à-dire une marque de prestige, mais du coup, largement copiée ?
La comparaison n’est pas totalement opérante. On n’achète pas du Brembo à la sauvette de la main à la main. Mais oui, on trouve un nombre considérable de produits Brembo copiés. Non pas en magasins, mais sur Internet.
De quels produits s’agit-il exactement ?
Un peu d’étriers, quasiment pas de disques, mais beaucoup de maître-cylindres de freins de moyenne gamme, là où la demande est la plus forte. Des produits que les gens achètent pour 30 à 40 % du prix officiel et qu’ensuite, ils nous renvoient, de bonne foi, en SAV, parce qu’ils ne fonctionnent pas.
Ces produits sont ressemblants à ce point ?
Visuellement, un non-professionnel peut facilement se laisser tromper : ils vont jusqu’à copier les numéros de série. Après, d’un point de vue fonctionnel, ça n’a rien à voir : ces copies fonctionnent rarement. C’est d’ailleurs un moindre mal : les maître-cylindres de freins sont par exemple la plupart du temps impossibles à purger. Ce qui permet aux gens qui les ont achetés de constater qu’il y a un souci avant de rouler. Enfin, ça, c’est ce qui se passe en général. Il y a aussi malheureusement des gens qui ont chuté à cause de ces copies.
Comment Brembo et SEMC font-ils face à cette situation ?
De plusieurs façons. D’une part, nous avertissons le client qu’il a acheté un produit contrefait, ce que souvent il ne sait pas. De l’autre, Brembo se retourne juridiquement contre les vendeurs qui commercialisent ces produits. Enfin, afin d’endiguer le phénomène et de compliquer le travail des copistes, depuis quelques mois, a été mis en place un système anti-contrefaçons.